AFFAIRE NAOMI | Une surdose médicamenteuse aurait provoqué la mort, la famille doute

Le parquet de Strasbourg a indiqué mercredi que la mort de Naomi Musenga serait consécutive à une intoxication au paracétamol, absorbé pendant plusieurs jours. Une information judiciaire va être ouverte. Les proches de la jeune femme doutent de cette version des faits.

4 mai 2021 à 9h58 par Pierre Maurer (mis à jour 12.07.2018 à 10h10)

DKL DREYECKLAND
Naomi Musenga, photographiée en 2017 à Strasbourg
Crédit : DR/RDL

Le parquet de Strasbourg a donné davantage de précisions, hier, par voie de communiqué, sur les circonstances du décès de la jeune femme, à la suite d’un défaut de prise en charge par les services de secours fin décembre 2017.

La procureure Yolande Renzi précise que la jeune mannequin serait décédée d’une intoxication liée à une prise trop importante de paracétamol. Une prise en automédication qui aurait abouti, toujours selon les mots de la procureure, à « une destruction évolutive des cellules de son foie ».

Par ailleurs, une information judiciaire doit être ouverte dans les prochains jours à l’encontre de l’opératrice qui a pris l’appel de Naomi Musenga et que l’on entend dans l’enregistrement rendu public. Le parquet évoque le qualificatif de « non-assistance à personne en péril et homicide involontaire »

L'ouverture d'une information judiciaire était une demande très forte de l'entourage de la jeune strasbourgeoise. Il y a quelques semaines, la famille avait convié la presse pour demander que les causes et les responsabilités dans sa mort soient dévoilées.

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Des proches qui doutent

Cette version des faits, relative à une surdose de paracétamol, les proches de Naomi et ses soutiens en doutent. Présent, à la demande de la famille Musenga lors de la conférence de presse donnée par la famille le 22 juin, le professeur Christian Marescaux avait déclaré :

"L’hôpital planque tout ce qui l’accuse. (...) Arrêtez de vous foutre de notre gueule, Naomi n’est pas morte parce qu’elle a bouffé trop de paracétamol. (...) On a fait des prélèvements dans le liquide de l’œil car il n’y avait plus de sang disponible à cause de l’état du corps. Ce n’est pas une bonne approche toxicologique !  Le taux de paracétamol était trop élevé par rapport à la norme : mais on ne peut dire ça avec un dosage tiré de l’œil."
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 Pr Christian Marescaux, médecin strasbourgeois, lanceur d'alerte 

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Polycarpe Musenga, le père de la jeune femme de 22 ans, ne croit pas non plus à ces conclusions. Il l'a redit hier soir à Paris, après une entrevue avec la Ministre de la santé, Agnès Buzyn.