ECONOMIE | Huawei commencera à produire ses composants 5G en Alsace d'ici à 2023

Pas de signature de convention ni de présentation de maquette, encore moins de permis de construire... Lors de cette conférence de presse organisée ce mardi 26 janvier à la Maison de la Région à Strasbourg, ce sont surtout des confirmations et des bonnes intentions qui ont été annoncées par les représentants européens de Huawei et ceux des collectivités.

4 mai 2021 à 11h47 par Pierre Maurer ⬢ Mis à jour le 27/01/2021 à 07h34

DKL DREYECKLAND
Les représentants de Huawei et les dirigeants alsaciens posant ensemble à Strasbourg le 26 janvier 2
Crédit : PM/DKL


Les différentes prises de parole ont confirmé des éléments connus depuis quelques semaines : l'usine du groupe chinois sera la première qu'il déployera hors de Chine consacrée à des éléments "des stations de base sans-fil" destinées à des antennes-relais par exemple.

Des investissements et des emplois qui profiteront à l'Alsace et au Grand Est

Selon les représentants de la firme, présents en Alsace ce mardi, les travaux de la future usine "pourraient débuter dès cette année". Huawei vise, à terme, une production de près d'un milliard d'euros annuelle en valeur et le recrutement de 500 personnes (300 durant la première phase)

L'Alsace a été choisie "pour plusieurs raisons" selon Jacques Biot, président du conseil d’administration de Huawei France. "D'abord, parce qu'elle est placée au coeur de l'Europe. Elle est également très bien desservie par tous les moyens de transports et elle dispose d'un tissu humain, social, industriel extrêment riche".

L'implantation de Huawei en chiffres (source Région/Huawei)

  • 200 millions d'euros investis sur le territoire
  • 300 emplois directs créés (500 à terme)
  • 12000 emplois indirects
  • 300 fournisseurs partenaires en France
  • 1 milliard d'euros de valeur de production annuelle
  • 2023 : date à laquelle les premiers équipements doivent sortir des lignes de fabrication


L'arrivée en Alsace de la marque chinoise est le fruit d'une longue période de prospection, mais également de liens étroits avec les services de l'Etat et les collectivités. "Il y a eu cinquante sites proposés en France mais également d'autres options possibles en Europe" a souligné Jacques Biot, mais "la France est le pays en Europe qui a le plus d'atouts pour accueillir cette implantation".

Le président de la Communauté d'Agglomération de Haguenau, Claude Sturni, s'est lui aussi félicité de l'implantation du projet sur le territoire de son intercommunalité :

INTERVIEW | Claude Sturni à propos de Huawei

Une "confiance" chère aux yeux des responsables politiques

Le mot "confiance" a été répété à de nombreuses reprises, tant par les représentants de l'entreprise que par les élus du territoire. "Entre les collectivités et un industriel, pour qu'il vienne s'implanter sur notre territoire, il faut que cette confiance existe" a martelé le président de la région Grand Est, Jean Rottner. 

Pour l'élu, cela veut aussi dire "exigence, clarté, engagement sur la durée", soit autant d'éléments liés à la confiance "et qui sont inscrits sur la feuille de route commune" de la Région et du groupe chinois selon Jean Rottner.

Répondant aux polémiques liées au danger industriel que pourrait représenter l'implantation de la firme chinoise sur le territoire français, le président de la Région n'a pas fait de détours : "je ne surveille pas Dräger, Peugeot, l'industrie agroalimentaire... Ce n'est pas mon rôle ! Je suis là pour favoriser l'emploi, permettre aux gens de travailler et créer de la richesse !"