VOSGES | Les professionnels de la montagne voient s'éloigner leurs maigres possibilités de sauver la saison

Après l'annonce de la non-réouverture des remontées mécaniques, hier, c'est tout un secteur qui accuse une nouvelle fois le coup. Dans les Vosges, les professionnels des stations de ski expriment leur colère face aux mesures gouvernementales. Exemple au Champ-du-Feu, sur les hauteurs bas-rhinoises, où nous avons pu joindre ce loueur de matériel de ski.

4 mai 2021 à 11h47 par Pierre Maurer

DKL DREYECKLAND
Actuellement, seules les activités de raquette ou de ski de fond sont possibles au Champ du Feu, pho
Crédit : Psychoslave / WMCommons / CC BY-SA 3.0

En plein cœur de la station située à une petite heure de Strasbourg, Frédéric Vieh ne cache pas son dépit. En temps normal, il exploite un commerce de location de matériel de sports d'hiver situé au pied des pistes du Champ du Feu. Skis alpins, skis de fonds, raquettes, luges... En cette saison, le public défile pour louer, surtout lors des week-ends et des vacances scolaires. Or, avec la crise sanitaire et les remontées mécaniques à l'arrêt, les affaires ne marchent pas, c'est un euphémisme.

"C'est compliqué pour nous et nos commerces. On pourrait travailler car il y a de la neige cette année ! (...) On a tous les éléments réunis mais on ne peut pas travailler. C'est du jamais vu !!!"
Frédéric Vieh, loueur de matériel de sports d'hiver au Champ-du-Feu (67)

De la neige, des visiteurs... mais pas de remontées mécaniques

L'annonce par le gouvernement de la poursuite de la fermeture des installations de remontées mécaniques ce mercredi 20 janvier a été un nouveau coup dur à vivre. "Ce ne sont pas les quelques skis de fond, luges et raquettes que l'on a réussi à louer qui nous font vivre" se plaint le professionnel. "Nous, c'est le ski alpin qui fonctionne et que les gens recherchent !"

Ces dernières semaines, les pistes du massif ont attiré un très grand nombre de visiteurs, venus se promener, faire de la luge et des raquettes. Un potentiel commercial très important "que l'on a pas pu servir" déplore Frédéric Vieh.

Pour aborder la saison sous les meilleures auspices, le loueur avait investi en renouvelant une bonne partie de son matériel de ski alpin. Un investissement conséquent qu'il lui faut maintenant payer auprès de son fournisseur, avec les difficultés que cela représente en pareille période.

"J'ai acheté du matériel tout neuf auprès de Rossignol [marque bien connue des skieurs, ndlr]. Ce sont de gros investissements. Et là il faut le rembourser ! (...) Le vendeur m'a dit que j'allais pouvoir régler en début de saison prochaine, c'est à dire maintenant. (...) Or, on ne travaille pas ! C'est un véritable étau qui se referme sur nous !"
Frédéric Vieh, loueur de matériel de sports d'hiver au Champ-du-Feu (67)

Pour l'heure, Frédéric Vieh tient grâce à sa trésorerie et ses économies... mais il redoute que cette situation ne dure et qu'un troisième confinement vienne détruire le projet de toute une vie.